17 mai, retrouvailles parentales

C’est le soir venu que Papy et Joëlle nous ont rejoints au Lazy Jack’s avant de monter à bord de Camille. Le lendemain, après le briefing du planning des prochains jours, nous mettons le cap vers Mosquito Bay, la fameuse baie bioluminescente. On jette l’ancre à l’entrée de la baie pour y déjeuner mais l’endroit est rouleur à cause du vent d’est-sud-est. Avec Jeanne, je pars en éclaireur en annexe pour vérifier la possibilité de rentrer dans la baie avec le catamaran. La passe fait 2,2 mètres de profondeur, ce qui peut encore aller mais le fond que je repère est couvert d’algues et la tenue de l’ancre risque d’être aléatoire.

Nous avions rencontrés un couple d’Allemands à Culebrita qui, eux, avaient été dans la baie d’à côté : Puerto Ferro. Elle est luminescente également, il y a plus de fond, elle est plus grande et surtout ce n’est pas celle qui est renseignée sur les guides touristiques, donc il n’y a absolument personne…

C’est là que nous allons passer la nuit. C’est en effet hyper tranquille, plat comme un lac mais ventilé.

Une fois la nuit tombée, nous tentons l’expérience du coup d’épée dans l’eau. Comme on n’a pas d’épée (ni de lance-torpilles), on se sert d’une rame que l’on tape dans l’eau. Et là, c’est magique, le plancton, agité, phosphore comme de la poussière de fée (n’oublions pas que nous avons des filles à bord). C’est un phénomène connu de ceux qui naviguent de nuit, sur certaines mers, l’écume soulevée par l’étrave du bateau se met parfois à scintiller. Sauf qu’ici le phénomène est multiplié. Alors, pour en profiter davantage on ira en annexe pour un tour de baie ; le scintillement des tourbillons de l’hélice provoque une longue trainée lumineuse et éclaire le tableau arrière de l’annexe. J’ai l’impression de piloter un dinghy à réaction !

J’ai tiré la chasse de la toilette dans le noir, espérant voir la cuvette briller de mille feux mais elle est restée désespérément sombre… (Pour ceux qui ne le savent pas, l’eau des toilettes est de l’eau de mer et pas de l’eau douce).

Joe

Puerto Ferro,vu de l'intérieur